La tête qui tourne

Il y a de cela 15 jours, je suis allée consulter mon toubib complètement épuisée, avec des symptômes arythmie cardiaque et de vertiges incessants. Chez lui, j'ai littéralement craqué en lui racontant toutes nos péripéties de l'été, et derrière cela la reprise au lycée, qui a fini de m'achever. Je ne voulais pas y retourner, parce qu'en plus j'étais complètement excédée, à cran. Je ne pouvais plus supporter personne. 

Il m'a arrêtée tout de suite pour au moins quinze jours, en me prescrivant en même temps des médicaments que je n'ai pas voulu prendre par la suite, trop forts à mon goût et contraignants car à prendre à très long terme.

Parce qu'il a diagnostiqué un syndrome d'anxiété généralisée. Et c'est vrai que j'étais dans un état lamentable. Cela m'a au moins permis de m'en rendre compte. J'ai décidé de vraiment me reposer pendant ces 15 jours, je savais que tout cela était dû en grande partie au surmenage.

Sauf que voilà, il y a la volonté d'un côté et il y a les impératifs de l'autre. On avait le week-end jus de pommes prévu depuis longtemps et ramassage + presse cela nous a pris aussi beaucoup de temps et d'énergie (enfin surtout dans mon état de vertiges permanents...), cecei en plus des ménages: je n'ai pas pu vraiment me reposer.

Je suis retournée voir mon médecin pour un traitement plus adapté, avec toujours les mêmes symptômes, sauf la nervosité, au bout de 13 jours. Il m'a donné une semaine supplémentaire d'arrêt de travail pour que je sois complètement remise avant de reprendre. La sonnette d'alarme est tirée, mon médecin m'a prévenue. Et en même temps je n'ai pas le choix que de tenir le cap. Mr Lo va faire un maximum pour me permettre de me reposer, mais lui il bosse au lycée en ce moment. Et malgré sa bonne volonté, je suis de toute façon obligée de passer derrière pour le ménage... c'est pas nickel nickel quoi...

On n'a pas d'autre alternative pour le moment car les entreprises de nettoyage ne veulent pas venir jusqu'ici, ça ne les intéresse pas.

Alors là, je suis écoeurée et je ne vois se profiler que du travail du travail et du travail devant moi . A tel point que je panique presque. Ca fait déjà plusieurs mois que tout me pèse un max, même dans la vie courante: faire cuire un steak je trouve ça épuisant, par exemple. Devoir faire la vaisselle, le repas ou mon propre ménage... ça me prend la tête. Tout, absolument TOUT m'épuise. Mais je ne vois pas trop comment en sortir si en plus les éléments continuent d'être contre moi. 

​​​​Je ne vais quand même pas prendre des merdes de médocs alors que je sais pertinemment que ce qu'il me faut c'est du repos et beaucoup de repos ! Prendre des médocs pour aller bosser! Grrr

Enfin, mes vertiges semblent quand-même se calmer depuis hier... espérons que les compléments alimentaires que j'ai commencé à prendre me stabilisent dans mon humeur, ma tolérance envers autrui, et physiquement... 

Je n'ai pas non plus envie d'être en arrêt trop prolongé sans quoi je vais perdre mes élèves et vivre un enfer en revenant en classe. Il faut s'accrocher aux points positifs et aux réussites pour ne pas sombrer. Nous avons un succès fou avec le gîte. Depuis quelques temps les gens qui viennent sont adorables, merci à eux de remonter ma foi envers l'humanité !Nono et Sissi réussissent bien et semblent heureux dans leurs formations. Je mets de moins en moins de temps à faire le ménage nickel dans le gîte. On a des amis qui subissent un cancer, alors y'a pire condition que la nôtre. On remonte les finances qui étaient à sec. J'ai pas mal de collègues de travail qui m'ont envoyé leur soutien. Ça fait du bien. On part en all inclusive à Djerba aux prochaines vacances (et non... mais ce serait mon rêve !)

Enfin tout ça n'est rien. Dans 5 ans je serai enfin à la retraite comme mon père au même âge (et ben non. Juste 10 ans de plus que lui à tirer! Et encore... Minimum 14 ans)