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Ce blog amateur relate notre quotidien dans une maison isolée dans les pyrénées et nos voyages et découvertes. Il est alimenté depuis 2008, ce qui lui confère un caractère vivant et unique.

Une maison en montagne

La vie (n') est (pas) un long fleuve tranquille

Les jours passent, et se ressemblent ou ne se ressemblent pas. Nous avons réussi à partir un peu en vacances en fin d'été après tous les désagréments de l'été, le travail, et le bons moments. Mais je suis (très) fatiguée.

Nous sommes partis une semaine fin août dans les Dolomites et nous y avons vécu une fantastique expérience que je raconterai bientôt sur le blog.

La vie d'hôte nous plait car nous faisons partager notre univers à des gens motivés pour cela, et l'on n'entend plus, avec eux, le sempiternel "mais quelle idée d'habiter ici!" que beaucoup avaient pour habitude de nous dire dans nos relations diverses et variées. Ce que l'on entend, c'est "habiter ici et pouvoir jouir de ce paysage chaque jour, c'est inestimable!". Ca fait du bien, surtout que l'on nous félicite pour la qualité du logement qui est très fonctionnel, surtout bien équipé, et jouissant d'une vue hors du commun.

Nous avons des cadeaux, on nous offre beaucoup de produits locaux des régions d'où viennent nos locataires, ou de produits fabriqués par eux (par ex, on a hébergé une famille de charcutier, on a eu une super saucisson!). La plupart repartent ravis, et nous laissent un commentaire sympa pour nous aider un peu, d'autres, que l'on a pourtant assisté du début à la fin après détérioration de la route par l'orage, ne prennent même pas le temps de le faire. Il y a encore ceux qui mettent une note en dessous parce que la personne qui avait réservé n'était pas arrivée pour l'accueil (est-ce notre faute si leurs amis sont arrivés avant?) et donc juge qu'il ne faut pas mettre le maximum des points car elle n'a pas pu se rendre compte (génial), ou qui n'a pas bien lu le livret d'accueil où tout est pourtant inscrit (j'y ai passé des jours et des jours) et trouve que des choses ne lui ont pas été indiquées... Bref. Quelques fois ça fait râler un peu parce que ça n'est, pour le moment, jamais justifié, plutôt des erreurs d'appréciation et de jugement de la part des vacanciers. Mais bon! du coup ces erreurs ne sont pas graves puisque l'essentiel fait toujours l'unanimité et que nous avons eu aussi tout un tas de superbes contacts, qu'il y a beaucoup de gens qui voudraient revenir, et que nous avons beaucoup de réservations, donc que le gîte marche bien. Et en grande majorité nos visiteurs sont sympa, font un ménage de courtoisie avant de partir, et quittent les chaussures à l'intérieur. Beaucoup de ceux de cet été étaient calmes et discrets même s'ils étaient jusqu'à 13 personnes (12+1 bébé). Il y a quelques familles qui ont été vraiment au top du top, et quelques groupes d'amis aussi. En particulier les premiers qui sont venus pour le week-end, et qui nous ont invités à boire l'apéritif pour nous féliciter pour les travaux effectués.

La vie (n') est (pas) un long fleuve tranquille

Il a fallu mettre en place une routine pour laver le linge, faire le ménage, entretenir les terrains.

Bien-sûr, Mr Lo a le dos qui fait des siennes. Heureusement que nous avons l'aide d'amis, qui se forment pour pouvoir nous seconder quand nous partons en vacances.

Je gère le linge la semaine  (ce qui veut dire 24 serviettes, 9 draps de dessous, et 18 taies d'oreiller à repasser. les draps de dessus ou les housses de couettes. Il y a en plus le terrain à entretenir (je dois tout débroussailler vu que Mr Lo de nouveau ne peut plus le faire, mais il arrive encore à tondre ce qui n'a pas été le cas cette semaine), et à la maison, j'ai le même boulot qu'habituellement. Donc tout le reste est en plus, j'avoue je frôle quelques fois le surmenage. 

Mr Lo s'occupe aussi de pas mal de choses, comme traiter la piscine, s'occuper du Jacuzzi, et souvent c'est lui qui fait l'accueil et le départ car moi je suis débordée et stressée. J'ai aussi un fond de timidité qui me fait avoir beaucoup d'angoisse à recevoir les gens. HUM. Du coup il s'y colle souvent!

La vie (n') est (pas) un long fleuve tranquille

Avec tout ça, moi je rêve que nos copains nous invitent un peu chez eux pour partager un repas et nous détendre un peu, mais personne ne le fait, à l'exception d'un couple d'amis, et moi, il est fini le temps où j'invitais sans compter, j'ai trop de boulot pour m'en rajouter encore (le week-end je reçois les enfants qui repartent toujours avec le linge fait et des petits plats pour la semaine, en plus). Ca restera quelque chose que j'aurai profondément regretté presque toute ma vie, qu'on ne me rende presque jamais mes invitations, ou qu'on me les rende pendant un temps, et puis qu'après ce soit toujours moi qui invite, puis je me lasse, et j'en ai marre, car je n'ai pas non plus que ça à faire. Et que du coup, au final, nos relations s'éloignent presque toujours, car s'en fichent complètement. Mais bon, je suis aussi quelqu'un qui aime la solitude, d'un autre côté, il faut dire. Je ne suis pas non plus toujours bien disponible pour les gens...

J'ai aussi observé beaucoup de jalousie autour de moi, des gens qui jugent qu'on (a) fait trop de voyages, qui pensaient que notre gîte n'allait pas marcher, qui jalousent nos sorties sportives, sans se rendre compte qu'ils ne voient pas tout le travail qu'il y a derrière tout cela. Ils sont jaloux qu'on empoche de l'argent avec cette activité, également. Mais on n'a rien sans rien! Et puis, eux, ils ont peut-être des économies, alors que nous on n'avait plus un rond au moment où on a mis en route la location, mais alors plus un sous!. Et pour rembourser les travaux, il va nous falloir plusieurs années. Donc il n'y a pas de jalousie qui vaille.

Le voisinage nous met des bâtons dans les roues en se montrant désagréable avec nos vacanciers, ou peu enclin à nous dépanner, sans voir que derrière ce gîte il y a un véritable projet de vie, et que c'est pour essayer de changer de situation professionnelle.

Les chasseurs ne respectent pas l'interdiction de chasse sur nos terres, et nous narguent avec leurs chiens dès 8h le samedi matin. Nous avions, effectivement, dû interdire la chasse suite à de nombreux abus qui avaient finis par nous excéder. Nous étions un peu une zone de non droit et ce n'était plus possible de voir les chasseurs du coin faire de l'argent avec la chasse aux trophées, et de voir de pauvres cerfs se faire dégommer à la tombée de la nuit, au fusil à lunette depuis l'autre pan de montagne, et ce pendant le brame. C'en était trop d'entendre les chiens absolument tous les mercredis, samedis et dimanches, et d'être encerclés tous ces jours- là pendant la période de chasse, par des hommes chargés de fusils. Car, en fait, c'était plusieurs sociétés de chasse qui venaient chaque semaine nous déranger. 

A côté de ça, on bosse ensemble sur le gîte, avec Mr Lo, et ce n'est pas toujours facile d'être d'accord, on a beaucoup de points de mésentente, malgré le fait que sur le fond du projet on soit sur la même longueur d'onde et que l'on veuille atteindre tous les deux le même but: celui de finir par lâcher le boulot de prof et pouvoir, enfin gérer nos voyages en dehors des vacances scolaires, vivre du gîte en attendant la rentraite. Par contre c'est pas forcément facile de s'accorder et de rester zen l'un avec l'autre dans ce rythme de travail qui nous fatigue autant l'un que l'autre.

Après, le métier de prof me pèse toujours mais je me rends compte que ce qui m'est difficile, au final, c'est surtout de travailler avec l'humain. C'est enrichissant aussi, c'est sûr, mais en gérant un gîte finalement, on a aussi (comme au travail au lycée) beaucoup de relations humaines à avoir, et de situations toutes différentes et spéciales. Et les gens quelques fois nous font devenir chèvre. Tout comme mes élèves au lycée. Cet été, on eu ceux qui ne parlaient que d'eux et qui ont été mauvais avec nous malgré notre extrême gentillesse envers eux, on a eu ceux qui ont pensé que nous ne méritions aucun ménage de courtoisie et qui nous ont laissé le gîté dégueu, et du sang sur les draps et même par terre dans la chambre; on a eu ceux qui avaient peur de tout et qu'il a fallu chapoter toute la semaine, on a eu ceux qui ne voulaient pas de contact avec nous, ceux qui nous ont déplacé la plancha sur la terrasse (on ne l'avait pas mise pour ne pas que ça graisse tout le carrelage), il y a ceux qui ont laissé le jacuzzi ouvert toute la nuit, ou qui ont fait du feu en plein mois de juillet (mais c'est vrai il faisait froid!! ils ont eu raison!) ceux qui voulaient des conseils pour toutes leurs visites, tous les jours. Il y a ceux qui ont dit qu'ils arrivaient à 17h et qui sont arrivés à 16h30, ceux qui disaient arriver à 16h et qui ne sont arrivés qu'à 18h, ceux qui sont arrivés en décalé et on ne savait pas s'ils étaient le bon nombre. Il y a ceux qui voulaient absolument mettre des vidéos sur leurs téléphones à leurs enfants alors que notre réseau wifi ne le permet pas. Du coup, il faut qu'on s'habitue aussi à ce genre de contacts, et à gérer tout ça avec professionnalisme, calme et bienveillance. Ca se fera, mais en attendant, ça fait bizarre:-)

Et après il y a les contacts avec les futurs locataires (ou non) qui veulent absolument amener leur chien alors qu'il est clairement stipulé de partout qu'on n'accepte pas les animaux de compagnie, ceux sui posent des questions bizarres du genre "habitez- vous réellement à côté ? ", ceux qui veulent venir avec 12 adultes, 3 enfants et 4 bébés et amener les matelas gonflables, ceux qui veulent venir sans voiture, ceux qui veulent être sûrs qu'il y aura de la neige, ceux qui ont peur de s'ennuyer, qui ont peur que les ânes fassent trop de bruit.

Tout cela, il faut l'accepter et le gérer et j'avoue que quelques fois, avec la fatigue, les ennuis, le surmenage, et le fait que l'on a mis 5 ans pour rénover ce bâtiment de nos mains, je me sens, tout comme au lycée, agressée et mal respectée. C'est le problème d'avoir de l'affect pour ce logement, mais il faut que j'arrive à prendre du recul.

​En attendant, j'ai même envie, quelques fois, de bloquer des dates de location pour pouvoir respirer un peu. LOL

La vie (n') est (pas) un long fleuve tranquille

Enfin, je me rends compte que, par contre, je me sens bien quand je suis dans le gîte et que je prépare tout pour que nos vacanciers soient contents et passent de bonnes vacances ou un bon week-end. J'aime ce lieu, j'aime nettoyer, préparer les pièces pour que tout soit parfait, à part laver et repasser le linge, ça ce n'est pas encore trop mon dada.

J'aime aussi faire de la communication sur les réseaux et cela ne me dérange pas de gérer la communication autour des réservations.

Ce petit point, ce tour d'horizon est maintenant fini. Merci de m'avoir lue!

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