Gilets jaunes, les contradictions

Cela fait maintenant de nombreuses semaines que le peuple, au bout du rouleau devant le mépris et le manque de compréhension de l'Etat, se rassemble chaque samedi dans les rues de France.

Le soulèvement est profond, les gens sont réellement à bout, et certains sont même prêts à tout. C'est qui a occasionné de la casse, et qui a permi au gouvernement de ressortir son discours habituel sur la violence, en occultant au passage, pendant des semaines, le malaise réel de la population, qui se sent malmenée, méprisée et incomprise. Les médias, par dessus, ont surenchéri, donnant l'impression d'être aux côtés de favorisés (surtout certaines chaînes d'ailleurs), en tenant un discours très orienté. Tout cela a occasionné des lynchages de journalistes (qui n'ont pas pris assez la mesure de la colère à priori!) par le peuple excédé, des heurts avec les CRS qui, il ne faut pas se le cacher, n'ont pas non plus toujours beaucoup de discernement et de réflexion surtout quand ils utilisent des armes en visant pour faire mal, voire pour mutiler. J'ai déjà été témoin par le passé de la violence policière, et je ne suis pas dupe, même si, pour travailler moi -même avec des milieux sociaux difficiles, je peux comprendre que parfois ils se sentent à bout. Il est vrai géalement que, dans un sens, il y a aussi une volonté d'influence et de manipulation sur les réseaux sociaux (et même par des Etats étrangers), qui comportent un réel danger, il n'en reste pas moins que la manière d'agir des forces de l'ordre laisse grandement à désirer dans ce conflit, et n'est pas au point pour atténuer les tensions, qu'elle attise plus qu'autre chose. 

Puis, les gilets jaunes se sont organisés, et aujourd'hui, le mouvement est plus structuré,  cependant la colère est toujours présente. Et si elle l'est, c'est parce que la réponse qu'il obtient est pleine de faux-semblants, d'hypocrisie, et en ce sens, encore empreinte de mépris. En témoigne la lettre du président, qui oriente ses questions vers des réponses toutes prêtes. Le grand débat, ce sera la même chose, de la poudre aux yeux. 

Au départ, je pensais que demander le RIC, c'était une très bonne idée. Et puis, en réfléchissant, je me suis rendue compte que finalement, non. Car le peuple (je fais partie de celui-ci) n'est pas à même de décider de tout dans ce pays. 

La question est donc complexe. Les gilets jaunes, pour qui j'ai de la sympathie, m'inspirent hélas aussi un peu de méfiance, car je pense que je pourrais y trouver des personnes qui sont à l'opposée d'idées qui me sont chères comme la tolérance par exemple. Le soulèvement, oui, mais pas pour troquer la merde qu'on a déjà, contre une autre qui serait certainement encore pire. Je ne vois pas d'issue favorable à cette crise, en fait. Le danger est de s'enliser dans le populisme et l'extrême droite. Nous pouvons constater, d'ailleurs, que certains pays du Monde sont déjà passés de l'autre côté et que le Monde est actuellement très préoccupant... un peu dans la configuration d'avant la seconde guerre mondiale, avec en plus, des inquiétudes environnementales qui n'iront pas en s'arrangeant avec la montée des populismes (Il suffit d'observer ce qui se pas au Brésil et aux USA...).

Je trouve donc que ça sent mauvais.

Mais je ne suis pas satisfaite non plus d'être gouvernée par la finance et de voir la mort de tous nos services publics, l'appauvrissement des défavorisés, alors que les plus riches se voient agir en toute impunité, devenir de plus en plus riches sur le dos des travailleurs.

J'aimerais une société plus juste, plus équilibrée, plus tolérante aussi, une société qui défend vraiment les valeurs de notre république: liberté, égalité fraternité. Et aujourd'hui, on en est loin à tous les niveaux!!!

Bref, voilà une situation générale qui ne me fait pas rêver, mais alors pas du tout.