La loose

Tout était prêt, les billets pris depuis 6 mois, les valises bouclées, le roadtrip aussi. 

Ca faisait deux mois que Nono était exposé, et nous aussi, quotidiennement, au covid. Nous avec des cas partout autour de nous au travail, et lui, avec ses copains, et tous ceux de sa classe, qui chaque jour tombaient comme des mouches. Et... rien, nous ne sommes pas tombés malades, enfin si, j'ai eu une grosse fatigue accompagnée de tous les symptômes covid pendant 10 jours, tout en étant négative aux tests. 

On s'était dit: - et bien, il faut croire qu'on ne l'attrapera jamais! et j'étais confiante, je me voyais déjà sous les cocotiers moi!

Mais le sort en a voulu autrement, on a eu un retour de karma. Deux jours avant nos vols pour ce deuxième voyage au Mexique, Nono a été testé positif. 

Alors là, ça a été la douche froide. Surtout depuis le temps qu'on était exposé et qu'on aurait dû l'avoir, ce virus de médeux. Vous me direz, nul besoin de déclarer quoique ce soit pour aller au Mexique, le pays ne demande pas de test pour les vaccinés. Certains nous ont dit de partir quand-même. Mais, bon, ça se fait pas. Surtout avec 20 heures d'avion. 

Tout était annulable ou modifiable, donc, on a décidé de recourir à l'avoir sur la compagnie aérienne. J'avais eu les billets à vraiment bas prix, alors je pense qu'au final je ne trouverai plus aussi bien car en plus les tarifs ont explosés avec la hausse du prix du pétrole. La loose jusqu'au bout.

Nono a eu un peu de fièvre, un jour. Et puis, c'est tout. il me l'a refilé, et moi j'ai eu un rhume et mal à la gorge pendant deux jours. Pas de fièvre. Et c'est tout.

Ce qui a été le plus dur, c'est que les semaines de travail au lycée avaient été très difficiles, avec la gestion du covid et l'état dans lequel nous avons récupéré nos élèves avec cette pandémie (ils n'ont plus aucun filtre, plus de repères, plus de rythme car l'année dernière beaucoup n'étaient là qu'une semaine sur deux, nous ressentons fortement les effets collatéraux de la crise). Du coup, personnellement, je m'accrochais à cette perspective de vacances au Mexique pour tenir le cap, je n'en pouvais plus. Vraiment, cette fois, j'ai eu un sentiment d'injustice, parce qu'on ne méritait vraiment pas de se choper ce truc juste à ce moment-là! Ensuite, on s'est dit que si ça se trouve, le destin nous empêchait de vivre une tragédie, du genre un crash d'avion, ou je ne sais quoi... parce qu'il faut toujours voir le lumière même dans le noir!